Je suis actuellement dans mon cinquième mois de grossesse.
Après une première fausse couche, la grossesse qui a donné lieu à la naissance de mon fils il y a bientôt 3 ans, je suis heureuse de pouvoir vous parler de cette nouvelle et sans doute dernière grossesse.
Même si je le savais, je peux clairement dire que chaque grossesse est différente.. 3 ans tout pile séparent ces deux grossesses et ce premier trimestre n’a rien eu à voir avec mon précédent.
Chaque grossesse est évidemment une expérience personnelle, chacune vit sa grossesse différemment. Si je réalise la chance que j’ai de tomber enceinte très rapidement, cela n’empêche que les angoisses liées à la grossesse ou les maux que l’on peut vivre peuvent nous impacter négativement.
Personnellement, j’adore lire les récits de grossesse ou d’accouchement donc j’espère que mon témoignage pourra aider, rassurer et faire sourire certaines d’entre vous.
Découverte de ma grossesse
Pour revenir sur la découverte de cette grossesse, revenons sur le projet de celle-ci.
C’est lorsque nous célébrons les 2 ans de notre fils, que nous avons envisagé d’agrandir la famille. À ce moment-là, on réalise à quel point le temps passe vite et idéalement nous ne souhaitions pas que nos deux enfants aient trop d’écart.
Aussi, si nous avons pu envisager avoir un autre enfant à ce stade, c’est clairement parce que notre vie redevenait plus « comme avant », dans le sens où nous n’étions plus extrêmement fatigués, que j’avais de nouveau un peu de temps pour moi, pour notre couple, etc. Avant ça, je n’aurais tout simplement pas pu me projeter dans une nouvelle grossesse.
Il faut aussi savoir que j’ai arrêté d’allaiter mon fils quelques jours après son deuxième anniversaire pour plusieurs raisons, dont celle de retrouver mon corps quelques semaines/mois uniquement pour moi.
Je profite alors de notre passage en France pour nos anniversaires, les deux ans de mon fils et mes 30 ans, pour enlever mon stérilet, car je n’ai pas encore de sage-femme/gynécologue au Portugal, même si nous « convenons » de nous lancer officiellement dans les essais seulement à partir de la rentrée.
La fin de l’été se passe avec des visites de la famille et d’amis chez nous au Portugal, nous n’avons donc pas du tout la tête à ça et je suis surtout angoissée par le vaccin du COVID. J’ai pris pas mal de temps à me décider à le faire justement parce que je songeais à ce projet bébé et tout ce que je pouvais lire ou entendre sur le sujet m’angoissait beaucoup. À tel point qu’après une chaude journée du mois d’août, les pompiers m’amènent aux urgences après avoir fait une belle crise d’angoisse. Plusieurs facteurs ont sûrement mené à ça, pas uniquement le vaccin, mais je me rappelle à quel point cela me prenait la tête à cause de la grossesse que j’envisageais quelques semaines plus tard… J’avais l’impression d’être la seule à devoir prendre une décision qui pouvait potentiellement avoir un impact sur ce projet et ce fut lourd à porter.
Je reçois ma première dose de vaccin. L’occasion pour moi de commencer à arrêter de penser à ça, de relâcher la pression face à tout ce qui gravite autour du COVID et qui était devenu trop anxiogène. Après ça, je me dis que nous reporterons seulement de quelques mois nos essais bébé, car à ce moment là, pendant le premier trimestre de grossesse la vaccination n’était pas recommandée pour les femmes enceintes.
Tout cela explique donc ma joie en demi teinte lorsque j’apprends que je suis enceinte la veille de recevoir ma deuxième dose de vaccin…
La petite anecdote qui m’a fait comprendre que j’étais sans doute enceinte malgré le fait que nous faisions attention ? J’étais en train de suivre la formation Optimisatrice (pour optimiser ta productivité en honorant ton cycle menstruel) de Marie-Pier Deschênes, lorsque je me suis rendue compte de n’avoir eu aucun syndrome pré-menstruels. C’était un dimanche soir et j’étais censée avoir mes règles le lendemain. En me rendant à la pharmacie au matin suivant pour acheter un test, je savais déjà au fond de moi qu’il serait positif. Je n’avais juste pas pris le temps d’écouter mon corps les semaines qui avaient précédées…
Les premiers symptômes
L’annonce à mon mari a été très différente des deux premières fois, car même si l’envie était là, comme je pensais bien suivre mes cycles/mon ovulation (pour la retarder suite à ma décision de me faire vacciner), cette grossesse était finalement arrivée « plus vite que prévu ».
Je le re écris de nouveau ici mais je suis tout de même extrêmement reconnaissante de pouvoir tomber enceinte aussi facilement. J’ai bien conscience que ça n’est pas le cas pour de très nombreuses femmes et ne souhaite blesser personne en écrivant ces lignes.
Lui aussi fut surpris, car malgré que le sujet ait été abordé, il ne s’y attendait pas du tout lorsque je lui ai annoncé. Contrairement à moi, il s’est tout de suite fortement réjoui sans stresser à l’idée que je venais de me faire vacciner. C’est ce qui m’a aidée à très vite relativiser pour enfin savourer cette bonne nouvelle à sa juste valeur.
Deux semaines après cette découverte (confirmée par une prise de sang dès le lendemain), nous voilà de retour quelques jours en France. Je décide de faire une échographie de datation avec ma sage-femme. Pour celles qui n’ont pas suivi ma précédente grossesse, j’ai accouché en France pour mon fils alors que nous vivions déjà au Portugal. Cette fois-ci, nous avons décidé après avoir vu que tout allait bien à l’écho de datation, de tout faire ici : le suivi et l’accouchement. Cela fait désormais plus de 3 ans et demi que nous vivons au Portugal et nous nous sentons plus sereins pour un deuxième accouchement malgré le fait que ce ne soit pas notre pays d’origine.
Nous profitons de ce retour rapide en France pour annoncer en face à face la nouvelle à nos parents et frères et soeurs uniquement. Étrangement cette fois-ci je ne ressens pas d’angoisses liées à une éventuelle fausse couche malgré que les risques soient similaires à chaque grossesse (1 chance sur 4)…
Suite à mon premier rendez-vous avec ma sage-femme, j’ai réalisé un premier bilan sanguin où rien d’anormal a été détecté par celle-ci (mis à part le fait que je ne sois toujours pas immunisée contre la toxoplasmose comme pour ma première grossesse).
J’ai de très nombreuses nausées, bien plus que pour mon fils, ce qui m’empêche clairement de manger comme il faut et qui est très frustrant pour moi. Je ne vomis qu’une seule fois lors de ce premier trimestre, mais les nausées qui ne s’arrêtent que lorsque je dors, sont réellement inconfortables.
Je suis également plus fatiguée lors de ces premières semaines que pour ma précédent grossesse. Autre nouveauté : de violents maux de tête apparaissent et à plusieurs reprises, je fais des sortes de malaise le matin juste après avoir déjeuné.
Mes trois premiers mois de grossesse : joie, inquiétude et déprime
Je rencontre enfin ma gynécologue portugaise à 12SA (Semaines d’Aménorrhée) et lorsqu’elle regarde mes analyses de sang réalisées en début de grossesse, elle voit tout de suite que je fais du diabète gestationnel (depuis le début donc) et que j’ai également de très grosses anémies en fer. Cela explique donc mes malaises, maux de tête à répétition…
Les anémies en fer ne me surprennent pas en revanche, découvrir que je faisais du diabète gestationnel cette fois-ci et surtout à ce stade (normalement on le découvre lors du test du glucose entre la 24ème et la 28ème semaine d’aménorrhée), m’a fait un choc.
Moi qui n’ai jamais du faire de régime de ma vie, devoir faire attention à cette période de ma vie était beaucoup me demander. Je ne fume pas, ne bois pas, j’ai globalement un mode de vie assez équilibré malgré le fait que je sois gourmande et aime plus le sucré que le salé. À la suite de cette annonce, nous avons dû rencontrer une infirmière qui nous a expliqué tous les risques de ce diabète lié à la grossesse, autant pour la maman que pour le bébé. Après avoir vu le régime alimentaire recommandé, apprendre que je devais me piquer 4 fois par jour jusqu’à la fin de la grossesse, j’avoue être ressortie le moral dans les chaussettes et avoir pleuré à plusieurs reprises les jours suivants.
Au-delà du stress supplémentaire que cela engendrait, car il faut déjà faire attention à pas mal de facteurs lors d’une grossesse classique, j’ai dû relativement vite revoir un bon nombre de mes habitudes alimentaires. Je ferai sans doute un article plus complet et dédié au diabète gestationnel, sur la façon de bien le vivre, je partagerai des recettes adaptées, etc pour celles que cela intéresse, sinon cet article serait interminable !
Le gros point positif c’est qu’à la suite de ce rendez-vous je suis ressortie avec un important traitement pour mes anémies et que quelques jours après sa prise, mes maux de tête avaient disparu.
Nous avons rendez-vous pour la T1, la première échographie officielle et obligatoire qui, au Portugal, doit être réalisée par un gynécologue spécialisé. Nous rencontrons donc une nouvelle gynécologue qui réalise la fameuse écho tant attendue, celle où l’on voit le bébé dans son entier. Un moment très émouvant qui ne s’est encore une fois pas terminé comme nous l’avions imaginé…
Pourquoi cette échographie est importante ?
Elle permet de découvrir le nombre d’embryons implantés, elle détermine avec exactitude la date de la formation du fœtus pour définir la DPA (Date Prévue d’Accouchement), elle permet également d’identifier en amont l’existence des éventuelles anomalies morphologiques. Lors de cette écho, l’épaisseur de la nuque du bébé (ou la clarté nucale) est mesurée, ce qui avec d’autres factures combinés dont les « marqueurs sériques » et l’âge de la maman, permettent de détecter les éventuelles anomalies chromosomiques, comme la trisomie 21.
Après une bonne demi-heure de visionnage de notre magnifique bébé dynamique et des sourires de la part du docteur tout au long de l’exam, quelle ne fut pas notre surprise lorsqu’elle nous a annoncé que nos risques d’avoir un enfant atteint de trisomie 21 étaient élevés.
C’était un vendredi soir, nous sommes rentrés chez nous la boule au ventre. Après de longues heures de réflexion avec mon mari sur faire le dépistage prénatal non invasif (DPNI) ou la choriocentèse afin d’être fixés, nous avons suivi les recommandations de ma gynécologue et avons donc choisi la deuxième option, la plus rapide et sûre à 100%, mais celle qui me terrifiait le plus.
Nous avions rendez-vous dans un hôpital public de Lisbonne le jeudi matin suivant l’annonce. Mon mari ayant la phobie des aiguilles et même s’il souhaitait plus que tout être à mes côtés lors de cet examen, n’y a pas assisté. Il était avec moi lors de l’attente interminable en salle d’attente où un reportage sur la trisomie 21 était diffusé… J’étais partie plutôt confiante jusque là, mais après avoir attendu plus de 2h, avoir vu toutes ces femmes enceintes qui étaient ici pour la même chose que moi, j’ai fini par m’effondrer lorsqu’il a fallu signer la décharge en cas de fausse couche, qui est un risque, certes minime, mais possible suite à cet examen.
Même si cela ne dure pas longtemps, c’était loin d’être agréable dans le sens où l’on sent bien l’aiguille traverser les différentes couches de notre ventre pour arriver jusqu’au placenta.
Si vous vous demandez la différence entre l’amniocentèse et la choriocentèse, il s’agit simplement du moment de la grossesse pendant lequel cet exam est réalisé. Habituellement, l’amniocentèse est programmée qu’à partir de 15SA alors qu’en cas de nécessité de diagnostic plus précoce, la choriocentèse vise les mêmes objectifs et permet un diagnostic plus rapide. Dans ce cas, un petit fragment du placenta est prélevé.
À la suite de cela, j’ai reçu ma dose de Rhophylac en avance, étant donné que je suis rhésus négatif et mon mari positif et afin d’éviter que mon sang ne fasse des anticorps s’il se retrouve au contact du sang du bébé.
Les recommandations médicales après cet examen étaient du repos pendant 48h, ne pas porter de poids (pas mon fils de deux ans donc) et aller aux urgences à l’apparition des symptômes suivants : importantes crampes/douleurs au ventre, beaucoup de pertes de sang (un peu c’est normal), fièvre.
Après une piqûre XXL dans le ventre, une grosse sur la fesse et 4 petites dans les doigts, telle une passoire, j’ai terminé cette journée éprouvante émotionnellement.
L’appel téléphonique arrive enfin, après plus de 10 jours d’attente interminable depuis l’échographie. Je vous passe les détails des montagnes russes émotionnelles que l’on a vécues pendant ce laps de temps… Nos avis divergents avec mon mari sur l’éventualité d’un résultat positif au syndrome de Down, les phrases parfois maladroites des quelques personnes mises dans la confidence, essayer de ne plus se projeter malgré le fait que la grossesse continue. La veille de l’appel, j’avais eu un rendez-vous de suivi avec ma gynéco où j’avais encore pu le voir bouger à l’échographie.
Au final, les résultats sont bons, tout va bien et dans notre bonheur immense, nous apprenons attendre un deuxième baby boy ♡
À 3 jours de notre retour en France pour les fêtes de fin d’année, nous ne pouvions être plus comblés !
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